Le mur
debout sur sa semelle de béton
surgi de l’esprit humain
pour mettre
l’humain à l’abri de tout
entre gloire et décadence
il s’effrite parfois
sous l’impéritie des hommes
et les avatars de leurs querelles
ses viscères
de ferraille tordue
sortent alors de plaies béantes
au sang de rouille
tels criblés d’impacts
les blockhaus de l’ex mur de l’atlantique
aussi les églises de Caen
le béton désarmé exhibe ses blessures
au passant dubitatif
devant les tirs des snipers
aux immeubles de Beyrouth
par le pieux esprit de Saint-Gobain
des immeubles de métal et de verre
se poussent du coude
damant le pion au béton
qui se croyait … !
restent les socles
piles et planchers pour vibrer encore
et des ponts audacieux
pour enjamber le temps
le béton entre en art
Mario URBANET